Le Bois des Bergeries |
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Droit de garenne Chartrettes est située dans une petite région naturelle de Seine-et-Marne nommée Brie Humide. Il n’y pleut pas plus qu’ailleurs, mais la couche d’argile à meulière fait que les terrains sont souvent inondés en hiver et très secs en été. Ceci en a fait un territoire boisé entrecoupé de prés. Dans un domaine de chasse, le droit de garenne était un privilège seigneurial aboli dans la nuit du 4 août 1789. Les Uselles, propriété de l’abbaye de Barbeau, étaient des terres communes servant de prés et de ressources en bois pour ceux qui n’en n’avaient pas ; elles furent partagées à la Révolution entre les habitants et sont aujourd’hui entièrement boisées. Nobles... Rentiers... Bourgeois... Les coteaux de la Seine étaient couverts de clos cultivés en vigne qui produisaient un vin de petite renommée. Le phylloxera en est venu à bout en 1908. Le Manoir du Village à Chartrettes est bâti sur l’ancien domaine féodal. En 1840, le reste du château 18e siècle a été acheté par le comte de Rouzat, originaire du Massif Central. Il épousa une demoiselle Choiseul-Gouffier de vieille noblesse, descendante de la famille du duc de Choiseul. Dans l’église Saint-Corneille et Saint-Cyprien ont été cachées, en 1793 par l’abbé Lejeune, les cendres du roi Louis VII qui sont ensuite retournées, 20 ans plus tard, à l’abbaye de Barbeau, puis à la basilique de Saint-Denis en 1817. Les boiseries peintes en gris et or proviennent d’une chapelle du château de Fontainebleau, elles y ont été placées en 1740. L’impératrice Eugénie fit don à l’église de la chaire. En 1907 pour construire une mairie, le conseil municipal décide du déplacement du cimetière, des jardins de l’instituteur et du curé, de la démolition du presbytère, de l’école des garçons et du logement de l’instituteur. La nouvelle place est inaugurée en grande pompe en 1913 ! On y trouve la mairie-école, la première du département à être chauffée au chauffage central à eau chaude et la borne-fontaine alimentée par un captage creusé en 1911 près de la gare. Les vestiges des murs de l’ancien château féodal ont servi à la construction des jardins du château des Terrasses. En voiture ! Arrêts Livry... Chartrettes... En 1897, la Compagnie du Paris Lyon Méditerannée inaugura la ligne de chemin de fer Paris-Corbeil-Montereau et ses gares de Livry, Chartrettes... Sur la seule commune de Chartrettes, la Compagnie dut acheter en tout 962 parcelles pour ses installations ! Les Parisiens firent construire des villas de campagne. Chartrettres devint un "lieu de plaisance" qui développa le commerce local : aubergistes, loueurs de chambres, ouvriers du bâtiment... Haler, touer, propulser ou pousser ? En 1880, on vit apparaître sur les rivières du Nord et du Centre un bateau en bois dont le gabarit est de type Freycinet (40 m x 5,2 m). Au début de la navigation, un chaland de 250 T était halé à la "bricole" à dos d’homme puis par l’animal. Vers 1880, les services de la navigation inaugurèrent le toueur, pour traîner quatre chalands entre Paris et Montereau, soit 1000 T sur 110 km. C’est un bateau symétrique "amphidrome" (il peut naviguer dans les deux sens) il n’est pas tiré mais il se toue (se tracte) sur une touée (ou chaîne) coulée au fond de la Seine. La navigation à "l’américaine" amène en 1960 les "pousseurs". Encore plus puissants, ils se manœuvrent d’un seul bloc, le convoi de chalands poussés est rigide et peut transporter jusqu’à 10 000 T. La navigation sur les fleuves a pu se faire grâce aux barrages mobiles à écluse mis en travers du lit des fleuves. Afin de réguler la hauteur d’eau dans les biefs, on relève le barrage mobile en été et l’abaisse en hiver, l’écluse en permet le franchissement par simple déplacement d’eau. En 1856, les services de la navigation de la Seine décidèrent de la mise en chantier du barrage-écluse sur l’emplacement des trois îles de la Cave, encore présentes sur le cadastre de 1849. Sur l’une d’elles, la tour de contrôle a été érigée. L’écluse à sas à grand gabarit (180 m x 11,4 m) et la passerelle ont été mises en service en 1969 ; depuis 1987, côté Chartrettes, une mini-centrale électrique produit 10 millions de kW/h par an revendus à E.D.F. |